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Cinéma et histoire

Le “mélo” dans le cinéma

Le 03/05/2012

 Le “mélo” dans le cinéma

Les années ’50 et ’60 constituent l'âge d'or du cinéma grec et aussi la période pendant laquelle l’un des genres les plus appréciés par le public, le “cinéma mélo”, connaît son plein essor.

Au bout d’une période historique marquée par l’Occupation allemande et la guerre civile, au moment où l’exode rural va de pair avec la pauvreté et l’immigration massive vers les pays de l’Ouest, le public grec éprouve le besoin d’un cinéma imprégné d’émotion profonde. Le sentimentalisme pompeux et les larmes du spectateur sont visés par ce nouveau genre.


Les films “mélo” (issu du mot mélodrame) se reposent sur l'exacerbation des émotions et sur des valeurs chères au spectateur telles que la dignité, l’honnêteté et l’amour profond.

Les scenarios incorporent les coups du destin et le châtiment qui va avec, offrant, cependant, le bonheur et la rédemption à la fin. Les dialogues sont très souvent accompagnés de sanglots, de musique évocatrice et de chansons populaires qui font avancer l’action.

Quant aux personnages, ils sont archétypiques : l’innocente victime, le méchant cruel, le pauvre méritant.


D’habitude, les thèmes principaux de ces films “mélo” tournent autour de la misère, l’injustice et l’inégalité sociale, l’amour inaccompli etc., tout en relevant les mœurs de l’époque.

Ainsi, on rencontre souvent la mère célibataire disgraciée, ou la femme populaire séduite et abandonnée par un riche, l’immigré qui a tant souffert, la famille qui s’est réunie après une longue séparation etc.

A noter quelques titres éloquents : J'ai pêché pour mon enfant (1950), Le Sacrifice de la mère (1956), Le Calvaire d’une innocente (1961), Pardonne-moi mon amour (1964).

Les acteurs et actrices ayant associé leur nom au “mélo” sont nombreux : à titre indicatif citons Guellie Mavropoulou, Katerina Vassilakou, Smaroula Giouli, Beata Asimakopoulou et Pantelis Zervos.

Mais les stars du genre incontestables sont Nikos Xanthopoulos et Martha Vourtsi. Xanthopoulos, acteur et chanteur populaire, incarne toujours le héros honnête et travailleur, mais pauvre et infortuné.

Vourtsi, une actrice remarquable, est connue pour ses éclats en sanglots et ses rôles de femme malheureuse. Parmi leurs grands succès commerciaux, on note Méprise-moi mon amour (1965, vidéo), L’Odyssée d’un déraciné (1969, vidéo), ou Le Talisman de la mère, 1965.

L’enfant- prodige du cinéma grec, le petit Vassilis Kailas, figure également à côté de ces deux protagonistes. Il est l’orphelin ou l’enfant abandonné, qui malgré ses mésaventures, reste honnête et travailleur (Je vais vivre pour toi, 1965, Le petit cireur de chaussures, 1962 vidéo).


Jamais apprécié par les critiques, le “mélo” a été, cependant, aimé par les classes populaires et a connu un succès commercial remarquable dans les années ’60, avant de disparaître dans les années ’70, vaincu par l’irruption fatale de la télévision.

De Paris à Péran

Le 01/04/2012

De Paris à Péran

 
Les premiers pas cinématographiques à Istanbul

Un album intéressant intitulé “De Paris à Péran, les cinéastes grecs d’Istanbul” a été récemment publié, présentant la contribution de la communauté grecque aux premiers pas de la cinématographie en Grèce et en Turquie.

Selon ce livre, qui associe l’amour pour Istanbul avec l’amour pour le cinéma, les premières projections cinématographiques ont eu lieu en 1896 à Péran, un quartier historique habité par des Grecs et autres européens, presque un an après les premières projections publiques des frères Lumières à Paris.  

Les films étaient, au début, projetés dans des théâtres et des cafés avant l’émergence des salles de cinéma en 1910, gérées, dans leur majorité, par des propriétaires grecs.

Des cinéastes ont également fait leur apparition après des études de cinéma à Paris. Le plus connu parmi eux, c’est le cinéaste phanariote Dimitris Meravidis, qui a fait des études de photographie et de cinéma chez les fameux frères Lumières.

Meravidis a commencé à tourner des films en 1900, préparant même des actualités pour les sociétés Pathé et Gaumont à Paris. Le livre, basé sur des documents authentiques et inédits, offre une vision originale sur le cinéma grec, turc et balkanique.